Entrevue avec Andrée Poulin

Trois questions à Andrée Poulin, l’autrice d’un nouveau roman graphique pour les 9 ans et plus intitulé Enterrer la lune

Les toilettes ne sont pas un sujet très littéraire, alors pourquoi avoir écrit un roman sur ce thème ?

Je sais, qui a envie de parler de toilettes ? Le sujet est un peu tabou, n’est-ce pas ? Mais c’est un enjeu tellement important, car plus de 4 milliards de personnes n’ont pas accès à des toilettes. Ce drame a des conséquences graves, mais on en parle peu… J’avais envie d’amener les enfants d’ici loin de leur quotidien, pour leur faire découvrir comment vivent les enfants d’ailleurs.

Vous avez choisi d’écrire le roman Enterrer la lune en vers libres ; pourquoi ?

Le roman en vers libres est un genre encore peu connu dans le Canada francophone, mais il s’en publie de plus en plus aux États-Unis et en Grande-Bretagne. J’ai eu plusieurs coups de foudre récents pour des romans de ce genre, ce qui m’a donné très envie de m’y essayer. Je me suis donc donné pour défi de concocter un récit avec un schéma narratif complet (problème, péripéties, dénouement), mais avec aussi plein de poésie. De plus, je trouvais que le vers libre, qui permet d’offrir une langue plus imagée et plus musicale, convenait bien à un sujet délicat comme le manque d’accès aux toilettes sur la planète.

Écrire une histoire qui se déroule en Inde, c’était un défi pour vous ?

C’était un défi énorme, presque aussi haut que l’Himalaya. Je suis allée plusieurs fois en Inde, mais d’y situer mon roman m’a obligée à faire des tonnes de recherches. Je ne voulais pas que la plus minuscule erreur se glisse dans ce récit. Je vérifiais chaque fait, chaque adjectif trois fois plutôt qu’une. J’ai fait lire mon manuscrit par des Indiens. Par ailleurs, j’étais absolument ravie que la courte échelle recrute une illustratrice indienne pour mettre cette histoire en images. En plus de contribuer au livre par sa connaissance du pays, Sonali Zhora a créé un univers subtilement enchanteur pour ce roman.

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